Intelligence artificielle et droit d’auteur

Le Conseil fédéral a décidé le 12.02.25 de ratifier la Convention du Conseil de l’Europe sur l’intelligence artificielle et d’apporter les modifications nécessaires à la législation suisse. De plus, des mesures juridiquement non contraignantes doivent également être élaborées pour mettre en œuvre la Convention.

La réglementation dans le domaine de l’IA serait guidée par trois objectifs : renforcer la Suisse en tant que pôle d’innovation, préserver les droits fondamentaux, y compris la liberté économique, et renforcer la confiance de la population dans l’IA.

Suisseculture constate que, sur la base de la décision du Conseil fédéral, les créateurs et créatrices ne reçoivent pas de réponse adéquate concernant le traitement et la protection de leurs œuvres. Dans le domaine numérique, les œuvres artistiques restent à la merci des entreprises technologiques. Suisseculture soutient la nécessité de réglementer les systèmes d’IA et estime que des adaptations du droit d’auteur sont nécessaires en plus de la ratification de la Convention du Conseil de l’Europe. La protection de la propriété intellectuelle en relation avec l’intelligence artificielle soulève des questions de droit d’auteur qui doivent être clarifiées.
De nombreuses sociétés de gestion collective en Europe et en Suisse ont retiré aux fournisseurs d’IA le droit d’utiliser sans autorisation les œuvres de leurs membres à des fins d’entraînement. Une étude récemment publiée par la CISAC montre également que, dans le domaine de la musique et du film, 21 à 24% des revenus des autrices et auteurs seront menacés d’ici 2028, tandis que les entreprises technologiques continueront à s’enrichir. Quant à elle, la Suisse ne veut lancer une consultation sur la mise en œuvre de la Convention qu’en 2026.

Suisseculture demande :

  1. Que l’on renonce à réduire l’encouragement à la culture. L’attitude hésitante du Conseil fédéral montre que les acteurs et actrices culturelles en ont plus que jamais besoin.
  1. Un soutien à l’innovation et à la transformation dans les arts et les industries créatives.
  1. Un renforcement du droit d’auteur afin de garantir le consentement et la rémunération des titulaires de droits sur les œuvres et prestations protégées.
  1. La mise en œuvre du principe ART (autorisation, rémunération, transparence) : utilisation uniquement avec l’autorisation expresse des créateurs et créatrices de biens culturels et une rémunération en leur faveur, transparence des entreprises technologiques sur leurs actes, avec une obligation légale de les publier sous une forme traitable automatiquement par les créateurs et créatrices.

 

Sources :
https://www.suisseculture.ch/?article=intelligence_artificiel_et_droit_d_auteur

https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-104110.html